[Infographie] Quel est l'effet pour le climat de vos bonnes résolutions 2017 ?

On a parfois l'impression que le changement climatique est un sujet lointain sur lequel on ne peut pas faire grand chose. C'est la faute aux centrales à charbon chinoises, non ?
Hé bien, non... Notre mode de vie et nos habitudes influencent largement les émissions de gaz à effet de serre ! Vous serez surpris de voir à quel point les bonnes résolutions que vous vous apprêtez peut-être à prendre pour 2017, tout en étant bonnes pour vous, peuvent avoir un effet sur la quantité de carbone que vous allez émettre cette année.

Infographie : impact de vos bonnes résolutions 2017 sur les émissions de gaz à effet de serre



Bonne résolution n°1

J'arrête de boire


Après les excès des fêtes vous ferez peut-être partis de ceux qui fredonneront "hier, c'était la dernière". Si vous passez à l'acte, vous ferez plaisir à la planète autant qu'à votre foie.
En 2015, un adulte français consommait en moyenne l'équivalent 11.9 litres d'alcool pur par an dont un peu moins des deux-tiers sous forme de vin, bière et spiritueux se répartissant le reste à part égale. Cela correspond approximativement à 250 kilogramme de CO2 par français et par an. L'équivalent de 1000km en voiture !


Bonne résolution n°2

J'arrête de fumer


Si la résolution d’arrêter de fumer est un tel classique, c'est parce que même un fumeur endurci ne peut plus ignorer à quel point il met sa santé et celle de ses proches en danger. Mais de l'acte lui-même d'exhaler de la fumée aux méthodes employées par les industriels pour retarder la prise de conscience en passant évidemment par l'impact environnemental de la production des cigarettes, il est impossible de ne pas rapprocher tabac et climat.
Les rares données placent l'empreinte carbone du tabac autour d'une tonne par million de cigarettes et, en moyenne, un fumeur régulier français fume 13.5 cigarettes par jour, soit un peu moins de 5000 par an. En arrêtant, il réduirait donc ses émissions annuelles d'un ridicule 500 grammes de CO2... Mais ce ne doit pas être une raison pour renoncer : les chiffres disponibles émanent tous des cigarettiers eux-mêmes et sont donc sujets à caution, il est peu probable qu'ils tiennent compte de tous les impacts du tabagisme comme la déforestation (la culture du tabac est responsable de 2 à 4% de la déforestation mondiale), la pollution et les déchets ou les émissions induites par les impacts sanitaires...


Bonne résolution n°3

Je vais passer plus de temps avec les amis et la famille



Et si au lieu d'aller passer ce grand week-end à Berlin ou Barcelone, vous rendiez visite à la tante Berthe ?
Ces dernière années, les français ont de plus en plus tendance à partir à l'étranger pour des séjours courts (3 nuits ou moins). Si - malheureusement ! - il est souvent moins cher de s'envoler pour une capitale européenne que de se déplacer en train en France, pour les émissions de gaz à effet de serre c'est une autre histoire. Par exemple se rendre de Paris en Bretagne en train émet moins de 5kg de CO2, près de 100 fois moins qu'un aller-retour en avion pour Rome. Une bonne raison de préférer les menhirs au Colisée, non ?


Bonne résolution n°4

Je lève le pied sur la charcuterie et la viande



Aujourd'hui, le français moyen englouti près de 90kg de viande par an, presque à part égale du bœuf, du porc et de la volaille. Et pourtant, il est clair que prendre soin de soi c'est aussi limiter sa consommation de produits carnés : on savait déjà la consommation excessive de viande associée aux maladies cardio-vasculaires, au diabète et au surpoids et voici qu'en plus, le centre international de recherche sur le cancer, l'autorité mondiale en la matière, classe la charcuterie cancérogène certain et la viande rouge cancérogène probable...
La surconsommation de viande nuit aussi gravement au climat : selon la base carbone, il faut 2.25 kilogrammes de CO2 pour préparer un repas moyen en France alors qu'un repas végétarien n'émet que 0.45 kqeqCO2. A l'inverse, un repas très riche en produits animaux peut dépasser allégrement 5kgeqCO2 surtout s'il contient du bœuf ou du veau, viandes très intensives en gaz à effet de serre.
Tout le monde n'a pas une âme de végétarien mais pourquoi pas baisser les portions ou vous fixer quelques repas sans viandes chaque semaine ? En prenant 3 repas végétariens par semaine, vous pouvez par exemple baisser vos émissions de gaz à effet de serre de 280kgeqCO2 par an, et protéger vos artères !


Bonne résolution n°5

Je bouge plus


Depuis le temps qu'on vous le dit ! Mais vous ne vous sentez pas de reprendre la gymnastique que vous avez arrêté à 12 ans ou de courir sur un tapis ? Alors cherchez les occasions de bouger dans votre vie quotidienne...
En France, une voiture qui démarre sur dix va parcourir moins de 1km, et un trajet sur quatre fait moins de 3km. C'est proprement absurde quand on sais que sur cette distance le moteur n'a même pas le temps de chauffer ! Pour faire 3 km d'un bon pas, il faut une demi-heure et si vous enfourchez votre vélo vous irez probablement plus vite qu'en voiture. Belle occasion de faire un peu d'activité physique, non ?
Ces trajets courts représentent 10% de la distance parcourue en voiture, soit environ 170km par véhicule et par an... En en éliminant la moitié, vous pouvez éviter l'émission d'un peu moins de 50kgeqCO2 chaque année.


Bonne résolution n°6

Je fais des économies



Lorsque vous faites 1kg de courses, vous émettez en moyenne 2kg de CO2, ce sont les viandes, les produits pour animaux, les produits de soin et les articles de ménage qui sont les plus émetteurs. D'une manière générale, consommer c'est émettre des gaz à effet de serre. Vous voulez un nouvel ordinateur ? 1280kgeqCO2, selon la base carbone. La dernière tablette ? 83kgeqCO2. Une planche à voile ? 220kgeqCO2. Etc.
Éviter le superflu, c'est donc aussi prendre soin du climat...

Vous en voulez encore ? Vous pouvez aussi consulter mes proposition des bonnes résolutions écologiques pour les années précédentes :  2015 et 2014.



Publié le 28 décembre 2016 par Thibault Laconde



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4 commentaires :

  1. Émettez du CO2 ! Au moins cela favorise le végétal et fait verdir la Planète !
    Sans avoir bien sûr les effets que l’on voudrait bien attribuer à ce gaz satanique...
    Gilles des Landes

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    1. Bien sûr... Quel dommage que vous ne soyez pas une plante alors.

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  2. Entre vin et farine de blé, je ne vois pas trop de différence à part la bouteille en verre. Les deux sont produits par des plantes qui fixent le CO2 de l'air. La production de vin émet du CO2 lors de la fermentation du raisin tout comme l'homme brûle les calories du blé et rejette le CO2 via les poumons.
    Pour que l'écologie ne soit pas punitive, on devrait concentrer l'effort sur les emballages et aller vers du bio qui réduit les intrants émetteurs de CO2 (engrais et pesticides).
    Evidemment à déguster avec modération!

    Pour la viande, je pense qu'on sur-communique: on comptabilise le méthane qui est certes un puissant gaz à effet de serre. Mais il a une durée de vie de 12 ans, et se transforme en CO2 sous l'effet du rayonnement solaire.
    Difficile de savoir de combien le CH4 est dégradé en 12 ans (la moitié?, 90%?), mais ce qui est sur c'est que le méthane s'oxyde en CO2 et qu'il repart dans l'herbe consommé par le bœuf.
    A consommation mondiale de viande constante, la concentration de CH4 dans l'atmosphère se stabilisera sous les 25 ans. Reste à maintenir la consommation constante ... ce qui n'est pas gagné.
    Au sujet du méthane, j'aimerai connaître l'impact de la fuite en Californie ainsi que celle des puits en fracture hydraulique sur l'anomalie inquiétante de la banquise arctique cet hiver. On parle beaucoup du CO2, mais le méthane est probablement plus inquiétant à court terme.

    Pour l'eau nécessaire à la production de viande, tout dépend aussi de son usage: l'eau pour un abattoir prélevée dans une rivière retournera à la rivière après son traitement. L'arrosage permet d'accélérer la fixation du CO2 dans un pré ou dans un champ (quand une plante a soif, elle capte très peu de CO2).
    A mon sens, c'est plutôt une répartition équitable des ressources en eau qu'il faut viser. Et évidemment mettre fin à notre empoisonnement à petit feu par les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les hormones et les antibiotiques donnés aux animaux.
    Ceci dit, je suis d'accord qu'en manger moins est bon pour la santé.

    Merci Thibault pour cet excellent blog et bonnes fêtes.

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  3. Je vais prendre quelques une des résolutions pour 2017 et aider le climat. Tout en espérant que beaucoup d'autre suiveront.

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